Des instruments de musique camerounais exposés au Maroc

Des instruments de musique camerounais exposés au Maroc

Ils ont été portés par Michel Ndoh, expert culturel, dans le cadre d’un projet de collecte desdits instruments et du cinquième anniversaire de l’association marocaine Akrikayna.

Michel Ndoh, expert culturel camerounais quitte le Maroc pour le Cameroun ce lundi 07 mai. Il rentre dans son pays après avoir participé aux activités marquant le cinquième anniversaire d’une association marocaine.

Du 02 au 06 mai dernier en effet, Michel Ndoh a exposé une dizaine d’instruments camerounais (Mvet, Nyass, flûtes, etc) au Boultek de Casablanca. Après la clôture de ladite exposition hier, il n’est pas question pour le Camerounais de ramener ses instruments dans son pays. Ils font désormais partie d’un projet porté par l’association marocaine Afrikayna, qui travaille sur la collecte d’instruments de musique traditionnels d’Afrique du Nord et d’Afrique sub-saharienne. L’idée est de constituer une instrumenthèque et, plus tard, de mettre sur pied un musée essentiellement dédié aux instruments de musique traditionnels du continent africain.

Michel Ndoh en sait un rayon sur le sujet. En plus d’avoir commis un ouvrage sur l’organologie des instruments de musique traditionnels, il a travaillé, avec d’autres experts (Aimé Sadou, Nicolas Eyidi, etc) sur la réhabilitation du musée national du Cameroun. Il y a monté plusieurs expositions liées à cette thématique. Ses compétences de scénographe lui ont également valu d’exposer au siège des Nations Unies (New-York) à l’occasion de la première commémoration de l’abolition de la traite négrière en 2009, dont le Cameroun était le pays hôte. C’est Ban-Ki Moon, alors secrétaire général de l’Onu, qui avait inauguré cette exposition.

Festival Gnaoua d’Essaouira en juin

Michel Ndoh participe au projet d’Afrikayna, en sa qualité d’expert culturel et de président de l’association Sandja, qui milite pour le développement par la culture. Pour le moment, trois pays travaillent sur la collecte des instruments de musique traditionnels : le Maroc, le Cameroun et le Mali.

Mais, certains experts culturels présents à la semaine anniversaire de l’association Afrikayna (Semaine 5:2) ont promis de participer à ce travail en envoyant des instruments de leurs pays respectifs. Encourageant, estime modestement Michel Ndoh. Il devra retourner au Maroc le mois prochain. Pour sa 20ème édition, le festival Gnaoua d’Essaouira accueille l’exposition d’Afrikayna dont il assure une partie du commissariat. C’est pour lui la preuve de l’adhésion au projet. Cette itinérance a commencé à Rabat lors de Visa for music en novembre dernier.

L’objectif de l’association Afrikayna est de rapprocher les peuples. Au cours d’une interview accordée à Journalducameroun.com à Visa for music, Michel Ndoh faisait remarquer que « comme au Nigeria ou au Tchad, on va retrouver un instrument qui s’appelle l’Algaita. On le retrouve aussi au Maroc. En Algérie, on l’appelle le Gaita. Parfois, il n’y a que le nom qui peut avoir quelques nuances. Mais il y en a, et les Marocains sont absolument bluffés. En Afrique sub-saharienne, on a le Ghanga, qu’on retrouve aussi ici au Maroc, on a les cithares, qu’on appelle par d’autres noms. Donc l’Afrique est une. L’Afrique a la même histoire mais les gens ne se rendent pas compte ».

Sur la genèse du projet, Ghita Khaldi, la présidente de l’association Afrikayna, raconte: « Avec l’association Sandja du Cameroun, nous nous sommes rencontrés en 2016 au premier forum africain de la musique à Ségou (Mali). Le travail mené par Michel Ndoh nous avait tout de suite interpelés. Nous nous sommes rapprochés pour mener ensemble ce travail au Maroc et puis essayer de mettre nos énergies et de conjuguer nos efforts parce que la valorisation des instruments traditionnels de musique d’Afrique concerne tous les pays du continent ».

Aujourd’hui, la collection d’Afrikayna compte une trentaine d’instruments de musique issus de trois pays pour sous-régions africaines.

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