La richesse culturelle de l’Afrique s’exprime également par la diversité de ses instruments de musique traditionnels. Mais comment comprendre leur quasi-inexistence aux grands rendez-vous du partage mutuel ? Sans doute à cause de la mort progressive des cultures africaines, de ses savoir-faire… Et de la domination d’une science étrangère considérée comme légitime et se réclamant universelle.

Si les artistes africains sont présents sur les scènes internationales, ce n’est pas toujours le cas pour les instruments de musique traditionnels d’Afrique. C’est pourquoi, nous devons repenser nos systèmes de valeur. L’Afrique doit se décoloniser de toutes ces subjectivités si elle veut prétendre à sa reconnaissance. Face à cette ‘‘Epistémicide’’ (mort progressive d’une culture ; d’une science et savoir-faire au profit d’une culture aux sciences qui se proclament universelles), nous devons développer les industries culturelles, c’est-à-dire créer un secteur marchand, pour une véritable économie de la culture. Et c’est dans cette optique que nous avons pris l’engagement de contribuer à la valorisation et la promotion des instruments de musique traditionnels de notre continent, classés selon les musicologues africains contemporains en quatre grandes familles que sont :

Cordophones : instruments dont le son résulte du jeu d’une ou de plusieurs cordes.
Membranophones : instruments dont le son résulte du jeu d’une membrane… d’une peau.
Idiophones : instrument dont le son résulte du jeu de la matière elle-même.
Aérophones : instruments dont le son résulte de la poussée de l’air à travers une cavité.

Notre mission sur l’organologie s’intéresse à tous les instruments de musiques traditionnels du continent, notamment à leurs études physiques et à leurs origines.

Notre devoir est également de contribuer à la réécriture de notre histoire, celle de l’Afrique à travers nos instruments de musique traditionnels ; ce d’autant qu’un proverbe africain nous révèle la sagesse suivante : «Aussi longtemps que les lions n’auront pas leurs historiens, les récits de chasse tourneront toujours à la gloire du chasseur.»