Amour et tradition chez les Bantous
La tradition est le cadre logique qui entoure et qui encadre le développement de l’être humain sur le plan des connaissances usuelles, sur le plan des connaissances environnementales, sur le plan des aspects immatériels, chez les Bantous.
La tradition devient donc avec ses différents maillages, ce qui permet à l’individu de subjuguer pleinement son être. Si nous prenons un aspect simple : l’aspect initiatique. Dans une initiation, il y a des éléments qui permettent d’être un homme accompli ou une femme accomplie. Et dans une initiation, on donne des éléments à l’être humain des clés pour apprivoiser sa cosmogonie. Ainsi donc la tradition peut permettre à l’individu qui y adhère d’apprécier à sa juste valeur l’humain et de l’aimer à travers cette socialisation. Il est donc bienvenu de faire un alliage entre l’amour et la tradition ; l’amour devenant le bénéfice qui assois l’alliance. D’ailleurs dans nos différentes traditions, il n’y a point d’alliance sans rites traditionnels dans un mariage. Les familles procédaient à des échanges de présents pour manifester leurs accords et leur implication sans failles de l’union de leurs enfants. Les échanges d’alliances, d’accolades, de breuvages partagés, parfois des tissus ou pagnes partagés, mais aussi des mets dégustés ensemble.
Des symboles d’alliance tout court…
Ces symboles sont des éléments prépondérants du mariage. Le mariage tél qu’il est fait de manière officielle et dit moderne, ratifié sur un papier, n’est qu’en soi un symbole immatériel. Le papier peut se brûler, il peut se perdre ou se déchirer, les anneaux peuvent se perdre mais ce qui reste, ce sont nos rites, nos traditions et tous les symboles forts qu’on a eu à mettre ensemble. Dans un mariage fait de traditions, la notion de séparation n’existe pas. La tradition n’admet pas la séparation si ce n’est l’ultime séparation qui est la mort à travers le rite de veuvage. Le véritable mariage, la véritable alliance, c’est d’abord l’alliance qui se fait par le biais de la tradition. On ne saurait faire en Afrique et en particulier chez les Bantous un mariage sans tenir compte de la tradition. Il n’y a donc point d’amour sans tradition chez les Bantous. Un mariage qui s’appuie sur les rites traditionnels est un mariage qui s’appuiera sur le vécu et le parcours historique de l’être ou des êtres à mettre en alliance. Pour obtenir une jeune femme accomplie chez les bantous, on la soumettait à l’école des savoirs et savoir-faire ancestraux. Cette initiation permettait à la jeune femme de connaitre les éléments de la pharmacopée, de la pédiatrie, la puériculture (comment entretenir son corps, la gestion de son cycle menstruel…). Elle apprenait à gérer les pompes funèbres traditionnelles. Dans le même sillage, elle apprenait à concocter des mets spécifiques et les mets divinatoires (des mets qui permettent de faire des prières ou des dons, bref des mets sacrificiels) à l’instar des mets d’arachide ou de pistache. Pour le jeune homme accomplit, c’est celui qui savait construire une case, faire des tissages, qui pouvait fabriquer des armes de défense, des outils de chasse ou de pêche, qui pouvait vivre et être autonome pour subvenir aux besoins de sa famille.
En Afrique, il n’y a pas de mariage sans tradition.
Fort est de constater que l’une des causes importante du divorce en Afrique subsaharienne et chez les bantou vient du fait que les mariages ne sont pas adossés sur le socle de la tradition.
Dans nos traditions, c’est deux familles qui se marient. La tradition pour nous reste d’abord le socle même du mariage. Celui qui est initié dans ses traditions est prédisposé à faire un bon mariage.
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